Une pédagogie collaborative dans les petites classes

Une pédagogie coopérative

pour apprendre à vivre ensemble !

La pédagogie Steiner-Waldorf veut accueillir chaque enfant comme une personne unique. Une école du “chacun pour soi” ? Plutôt une école du “chacun pour tous”, car individualité et communauté grandissent de concert au coeur de notre pédagogie collaborative !


Reconnaître chacun

L’école doit être le lieu où l’on apprend à se connaître soi-même dans l’expérience, mais aussi où l’on apprend à vivre ensemble. Ces deux objectifs ne peuvent être atteints l’un sans l’autre : l’individualisation n’est possible qu’au sein d’une communauté humaine, car c’est au contact des autres que nous pouvons faire l’expérience de notre singularité. En retour, la richesse des personnalités et la diversité des talents constituent les ingrédients indispensables pour l’apprentissage du vivre-ensemble : si les possibilités et les spécificités de chacun peuvent s’exprimer, alors la communauté d’élèves peut se construire sur la reconnaissance des contributions de chacun.

La grande diversité des activités pédagogiques (académiques, artistiques, artisanales et techniques) proposées à l’école Steiner Waldorf est un atout majeur. Elle permet d’une part que chacun puisse intensément faire connaissance avec lui-même en n’excluant aucune facette de sa personnalité, d’autre part que les talents de chacun puissent être perçus et reconnus par la communauté d’élèves : il n’est plus question des bons élèves et des mauvais élèves, mais des domaines de compétences privilégiés et des facilités des uns et des autres. Chacun dispose de ses forces et de ses faiblesses, et ceci constitue toute la richesse du groupe !

Donner le meilleur de soi-même pour les autres

Les multiples projets collectifs qui jalonnent la scolarité (théâtre, chantier de construction, orchestre, spectacle d’eurythmie) sont également un champ d’expérience très fécond pour l’apprentissage social : la contribution de chacun est essentielle pour mener à bien de telles entreprises. Dans une pièce de théâtre par exemple, c’est la qualité de mon implication qui permettra à mon partenaire de donner le meilleur de lui-même.

Pièce de théâtre Steiner Waldorf
Dans une pièce de théâtre, c’est la qualité de mon implication qui permettra à mon partenaire de donner le meilleur de lui-même.

Accueillir chaque enfant comme une personne unique ne veut donc pas dire construire un cursus pédagogique individualisé où chacun parcourt seul son processus d’apprentissage, mais au contraire accompagner tout un groupe classe d’expériences en expériences collectives, et au sein de ces expériences permettre aux aptitudes individuelles de s’exprimer et d’être perçues. Le professeur, lui, a la tâche d’individualiser son enseignement en proposant à chacun un enjeu pédagogique à la hauteur de ses possibilités du moment. Un résultat plus exigeant sera attendu chez les plus habiles dans telle ou telle discipline, ou bien encore ils seront invités à mettre leur talent au profit de la classe par l’entraide des plus en difficulté.

Des classes de maturité, pas de niveau scolaire

Cette approche pédagogique a une conséquence : on ne constitue pas des classes de niveaux et d’entre-soi dans une école Steiner-Waldorf, on se préoccupe plutôt de la maturité sociale, qui est très en lien avec l’âge des élèves. Un changement de classe sera bien plus souvent provoqué par des décalages de maturité que pour des résultats scolaires insuffisants. Dans ce même esprit, les bulletins scolaires pour les jeunes élèves sont constitués de telle sorte à ne pas engendrer de la discrimination par le résultat, mais au contraire caractériser et valoriser le chemin parcouru par chacun.

Apprendre ensemble le vivre ensemble

Apprendre à vivre ensemble, c’est aussi faire l’expérience de la métamorphose des relations sociales au cours du temps. Les préjugés et idées reçues qui se forment inévitablement à certains âges de la vie ne peuvent être surmontés que dans le temps, à condition de cultiver la stabilité des groupes d’élèves et des équipes pédagogiques. Les pédagogues Steiner Waldorf travaillent en ce sens : un professeur de classe par exemple qui démarre le cycle de l’école primaire peut être amené à accompagner un groupe classe pendant 8 ans. Il sera alors plus à même d’accompagner finement les enfants dans leurs multiples métamorphoses, et sera un interlocuteur avisé auprès des parents tout au long de la scolarité. Il jouera également le rôle de veilleur privilégié pour prendre les devants dans toutes les situations où la vie sociale peut devenir conflictuelle. Les crises sociales sont inévitables mais doivent être continuellement dépassées. Au bout du chemin, on parvient à cette expérience : construire une communauté est un but accessible.

Pour que grands et petits se rencontrent

Des écoles Steiner-Waldorf qui rassembleraient 3000 élèves d’une classe d’âge donnée, comme le lycée, n’auraient pas beaucoup de sens : elles veulent être des lieux à taille humaine, qui privilégient la proximité et la continuité sociale. Elles abritent dans un même environnement les élèves de trois à dix-huit ans. Ceci, afin que les enfants du primaire puissent se côtoyer, échanger, partager librement et au quotidien, avec les grands élèves du second cycle dans les cours de récréation.

S'entraider pour trouver un équilibre individuel
S’entraider pour trouver l’équilibre

Ces rencontres quotidiennes entre les plus jeunes et les plus âgés sont pédagogiquement bénéfiques et pleine de sens. Elles hissent le regard des plus petits quant aux aptitudes des plus grands et vice versa développent chez ces derniers empathie et émerveillement envers les plus jeunes, créent un sentiment de continuité, de sécurité et de complémentarité auprès des élèves.